LE CINÉMA COMME MOYEN DE CULTURE – Festival de cinéma Vues D’Afrique
Film de : Sylvestre Amoussou Scénario : Pierre Sauvil Musique : Wasis Diop Avec : Stéphane Roux, Charlotte Vermeille, Eriq Ebouaney, Sandrine Bulteau, Sylvestre Amoussou. par Jacques Hilaire
Ce n’est pas du grand art, ce n’est pas du grand cinéma, mais c’est un bon film. Réunissez vous un samedi soir avec des amis et partagez ce film avec eux. Rires et détente assurés. Réflexion sur la condition humaine, sur le problème de l’immigration en France, après le film, nécessaire, à ne pas manquer.
Africa paradis raconte L’histoire de l’Afrique qui connaît dans un certain siècle une prospérité extraordinaire. Imagine qu’à cette même époque la France est pauvre, pas de travail, pas d’effort, rien. La France est devenue un pays pauvre, la Suède, la Norvège, l’Espagne, tous les pays Européens crèvent de faim, croupissent dans la misère, et font face à la réalité du moment. Ils sont devenus des pays du tiers monde.
L’Angleterre le pays de la Reine accepte d’être une colonie du Guatemala. Tout va très mal en Europe. Pauvre Europe qui a longtemps abusé de ses pouvoirs. Mais, le reste du monde n’a d’yeux que pour l’Afrique, un vaste continent avec ses prospérités, ses immigrations. Oui. Français, Hollandais et autres citoyens de l’Europe veulent tous immigrer en Afrique. L’Afrique vaut le voyage si on veut manger, vivre décemment, et offrir à nos enfants un avenir meilleur. Commence alors tout le périple des papiers. Refus. Débat à l’assemblée Nationale pour légaliser les sans papiers blancs résidant en Afrique. Opposition. Immigration clandestine. Rêves déchus. Famille disloquée. Déportation. Tout ce que les africains sont en train de vivre maintenant sont posés comme condition du film. Le film d’Amoussou est une réussite en ce sens qu’il a refusé d’être sérieux tout en provoquant un débat, tout en demandant aux autres, et aussi à ceux qui ont le pouvoir, de regarder de plus près, de comprendre ce qu’est la douleur de l’immigration.
Sauf Pauline la femme d’Olivier n’a pas donné sa mesure. On dirait que le film est plus grand qu’elle.
Amoussou Sylvestre traite son film avec beaucoup d’humour. Et, pour ceux qui ont tendance à oublier, il se sert de collages dans son film. Des collages sans photos, mais des collages de phrases dites, lancées par une personnalité française ou par l’attitude de la rue qui sont comme une sorte de rappel. Son film met beaucoup l’accent sur la mémoire. Souviens toi, souvenez vous, souvenons nous! cinéma/23-04-03
Passionné de cinéma et créateur de la chronique Le Cinéma comme moyen de culture, Jacques Hilaire soutenait l’idée de voir créer un cinéma haïtien mondial. Victime d’un accident de vélo le 30 avril 2008, il en est mort officiellement le 1 mai de la même année.
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