Lundi 23 septembre: le sommet mondial sur le climat a marqué le début de l’Assemblée générale de l’ONU. Le président américain Donald Trump qui ne devait pas participer au sommet, a toutefois fait une apparition surprise. Bien qu’il ne se soit pas exprimé, il a écouté et applaudi le Premier ministre indien Narendra Modi qui a conclu son discours en disant “le Monde doit agir maintenant.”
Cela fait un an que le Secrétaire général de l’ONU entend faire du sommet mondial sur le climat un moment éminemment politique. Un choix judicieux puisque face à l’immobilisme de leurs dirigeants, un peu partout dans le monde des jeunes, des enseignants, des salariés sont descendus dans la rue. Seuls 63 pays sur les 193 ont pu participer au sommet, António Guterres n’ayant autorisé que les pays portant un vrai plan climat ambitieux à prendre la parole. “J’ai dit aux dirigeants de ne pas venir avec des beaux discours, mais avec des engagements concrets”, a-t-il expliqué à la presse. “Les gens veulent des solutions, des garanties et de l’action.”
Le secrétaire général a demandé aux états: aucune nouvelle centrale à charbon à partir de 2020, se donner les moyens d’atteindre zéro émission nette en 2050, mettre fin aux subventions aux énergies fossiles et publier des plans climat plus ambitieux l’an prochain. «Les exigences du Secrétaire général n’ont pas été bien reçues par tous les pays», a expliqué Laurence Tubiana, la directrice de la Fondation européenne pour le climat, « Mais, face à l’ampleur de l’urgence climatique, nous avons besoin de tels engagements pour limiter la hausse des températures en dessous de 2° C. Ce sommet doit être la première étape d’un momentum politique qui aboutira à la COP 26, en décembre 2020 à Glasgow, où se jouera un moment de vérité pour savoir si l’accord de Paris peut devenir réalité ».
Selon l’ONU, 75 pays, parmi lesquels la Chine et l’Union européenne, devraient présenter des plans climat plus ambitieux en 2020. Cependant, 14 Etats parmi les plus émetteurs, représentant 26 % des émissions mondiales, ont déclaré qu’ils ne relèveraient pas leurs objectifs. En tête de liste les Etats-Unis. «Les gros émetteurs – la Chine, l’Inde et l’UE – se regardent en chiens de faïence pour savoir qui avancera le premier de nouveaux chiffres, explique Lucile Dufour, du Réseau Action Climat. «Nous avons, en revanche, des signaux encourageants de beaucoup de pays vulnérables au dérèglement climatique, qui se sont déjà engagés à relever leurs objectifs de baisse des émissions.»
La ferveur des jeunes qui, depuis plus d’un an se mobilisent par dizaines de milliers pour réclamer un futur viable, est sûrement pour beaucoup dans les prises de conscience. Pour preuve: Greta Thunberg, la jeune suédoise, a pris la parole juste après António Guterres. Après un week-end de manifestations qui a vu descendre dans la rue plus d’un million de personnes à travers le monde, de nouvelles marches seront organisées le 27 septembre avec un seul objectif : mettre une nouvelle fois la pression sur des dirigeants qui paraissent de plus en plus déconnectés.
- Célhia de Lavarène
- 23 septembre 2019
- collaboration spéciale International Diplomat