La Justice Une Denrée Rare Au Pays Des Canards par Jean Willer Marius
Un cri du cœur se fait entendre de partout au pays du canard. Un peuple qui ne sait plus sourire, n’en déplaise à l’autre (Aznavour), lorsque le pire est arrivé. Un ras-le-bol exprimé par trop d’années d’impunité, de corruption et d’inégalité générant une misère atroce pour le peuple dont le visage émacié témoigne de l’horreur des jours sans pain, de faux espoirs, de lendemains hypothéqués.
Il va aux urnes pour élire ses représentants, mais les résultats du scrutin sont décidés par d’autres. Il se ramasse en bouts en désespoir de cause avec une autre classe de vautours. Éhontés, ils ont vite fait de dévorer sa chair, ils s’attaquent maintenant à l’os. Et dame nature comme une annonce du séisme politique en vue du 17 octobre vient de secouer l’île d’Hispaniola (magnitude 5.9 profondeur 10 km) comme pour nous dire que ces crimes ne resteront pas impunis.
Le gros peuple ne connait pas vraiment le vrai maître de son pays. Il se dévoile au fur et à mesure que les pratiques tortionnaires et flibustes se répandent at large, alors on voit apparaître ses photos dans les réseaux sociaux. Cependant, un fait répugnant identifiable revient souvent, que ce soit le drug dealer écroué au sous-sol de l’oncle malin ou le ‘bandit’ déclaré (Léonard) en cavale, il appert toujours en Judas quelqu’un qui ressemble étrangement au président en fonction. Dis-moi qui tu hantes et je te dirai…
Alors que le dealer chez l’oncle malin vient de transformer la Cour suprême, institution prestigieuse, en sa basse-cour, en mettant tout son poids dans la balance afin d’obtenir la nomination acrimonieuse sur fond de protestations aiguës, le commissionnaire du petrogouvernement chez nous, s’acharne contre tous ceux qui montent au créneau pour dénoncer ou pour extirper le mal chronique dont nous souffrons. Les journalistes font du bla-bla-bla deux jours durant, se taisent turpides, gestion de la publicité oblige !
Déjà, de gros nuages noirs s’amoncellent sous le ciel du 17 octobre en route, présagent de bien des malheurs. Les magistrats emportés par les eaux en furie de la rivière Canarie dans le Nord-est, n’auront hélas pas vu le déploiement des petrochallengeurs qui estiment que cet argent aurait pu servir à jeter un pont sur la rivière et partant sauver des vies. Quelle solution ?
Les plus ardents répondent promptement dit-on : Blocage des rues avec pneus enflammés, incendie de biens acquis avec les petrodollars, chambardement total, bref, Révolution !
Les non-violents optent de préférence pour une marche pacifique. D’après leurs calculs, pas moins de 300 000 canards sont attendus sur le tarmac des airs de la révolution, avec chants engagés, pancarte dénonciatrice, graffitis sur murs et véhicules. Un autre groupe fait de sérieux plans pour quitter le pays qui pourrait d’après eux se transformer en un énorme brasier ou, à défaut, tromper le vrai marronnage, se retirer dans les montagnes pour tenter de sauver leurs peaux.
Du côté du gouvernement, il n’y a aucune adresse à la nation aucune promesse de restitution, aucune interpellation ni arrestation qui pourrait avoir la vertu de calmer les ardeurs d’une population n’ayant plus rien à perdre. Qui prodigue les soins du pardon au crime impuni se fait complice. Ces incapables, au dire de leurs foutus alliés, emploieront leurs vieilles tactiques de toujours : diversions, répressions, arrosage des bases. De l’avis de plus d’un, le relâchement présumé de la milice rose tet kale s’apparente à une guerre civile, qu’importe au hasard, un sang vil soit versé ? Ils prennent, en aveu d’impuissance, des dispositions contre les activités du 17; oublieux qu’ils sont du fait que les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. Les temps sont graves, preuve que les récentes déclarations faites sur les tribunes de l’ONU sont loin de refléter notre réalité !
Un ultime appel est lancé aux pays dits amis d’Haïti de voler une fois encore à notre secours dans le but de nous aider à nous libérer de ces gens-là, de ces dilapidateurs arrogants intouchables, des fonds petro, et, rétablir la justice, tant qu’il est encore temps. Justice, disons-le, cette denrée est rare au pays des canards.