par Dan Albertini
Combien nous ne sommes pas tentés d’établir de pronostiques sur les résultats du deuxième tour des élections présidentielles. Qu’est-ce qui ne pourrait guider notre flair, chaque indice, chaque intrigue et le ton augmente. Mais, combien devin serait celui qui forgerait déjà ce qui se passera le 21 mars. Forgerait oui, puisque ses dires laisseraient cette vague impression d’avoir influencé l’isoloir. Certains s’appuient déjà sur la nécessité d’un standard élevé de formation du candidat idéal, tandis que d’autres formulent sur celui de la rupture d’avec un système politique éculé. Si tout le monde avait raison, tandis que dans l’isoloir, il faut trancher entre deux candidats pour un président. Seule une République mature et le besoin d’une Nation solidaire pourraient éclairer en ce temps de décision historique. Mais, qui prioriser dans nos consciences et quoi prioriser dans nos élans ? M&M, le choix se situe-t-il entre passion et raison.
M&M. Manigat ou Martelly, Martelly ou Manigat, le 21 mars prochain le pays offrira-t-il un spectacle qui pourrait se lire à la lumière des dernières élections américaines ? Une nouvelle histoire. L’Amérique en est même arrivée à inscrire récemment des réparations en faveur des minorités victimes d’injustice de son passé pourtant glorieux. Après un non habitué à la tête de l’exécutif. Mais, que donc il a su performer en cette période de refonte nationale et internationale. La République des étoiles dorées a assuré la nation d’une société qui évolue malgré ses faiblesses. Il y avait préjudice. Haïti dans sa république, aurait-elle causé des préjudices de son côté, à ses propres enfants ? Plus qu’une simple affaire économique !
Nous croyons résolument que l’économie compte d’abord mais, elle devra marcher avec le social pour réaliser la tâche sans précédent qui attend les Haïtiens des quatre coins. Cependant, il ne peut avoir de développement durable sans avoir réajusté les bretelles de cette République fondée en 1804. Une République de poly constitutions multi Céphale. Un indice, un terrible indice nous accuse aux yeux du monde. Bill Jefferson Clinton est de retour dans ce pays tandis que Jean Bertrand Aristide devrait attendre le 20 mars pour faire ses valises et quitter l’Afrique du Sud. Laquelle des têtes constitutionnelles est-elle convoquée ? Y a-t-il un Haïtien sensé pour dire NON aux colons qui décident à notre place ? Le raisonnement serait : Clinton sort définitivement de notre vie, ou Aristide rentre définitivement au pays. Avant le 20 mars prochain. L’économie ou le social dormira tous les jours dans l’appréhension si cet exercice n’a lieu. C’est dans ce contexte que nous observons les candidatures Martelly Manigat.
Si Haïti n’a d’autre choix que de dialoguer aujourd’hui, avec l’un ou l’autre des candidats, ce sera d’autant plus crucial le jour des résultats définitifs, il va falloir travailler avec le président élu. Nous avions traités du sujet par «…madame la Présidente de plus en plus » et, par «…un fauteuil pour deux ». En ce jour même où nous écrivons ces lignes, les deux finalistes sont restés favoris par défaut. Ils possèdent leurs atouts respectifs, mais endossent des compromissions discutables aussi.
Notre premier constat
L’axe du dynamisme économique échappe d’ailleurs aux deux candidats au même titre. Ils ne comptent réellement que sur la coopération internationale. Un signe d’incapacité et de paresse politique inscrit dans l’article premier de la Constitution. Cela n’a rien donné avec Préval si ce n’est une perte technique de souveraineté au profit des nations prédatrices.
Nos doutes légitimes
Martelly ne serait pas notre premier choix, du fait de sa pensée fondamentale qui consiste à vouloir bien éduquer ses enfants en ‘’lessivant dans l’eau de l’insanité’’ les enfants des autres citoyens. Que seront les enfants de ceux-ci, en relation aux enfants du président ?
Son principal conseiller, Grégory Mayard-Paul, vient d’une école douteuse qu’on connaît bien, mais plus encore, il aurait été en stage à Genève dans un cabinet d’avocats russes, là où aurait été préparé le principal document qui défendait le coup d’état militaire sanglant du général Cédras.
Manigat non plus ne serait de nos idéaux, du fait de son association avec la pensée du pouvoir politique avant tout et à n’importe quel prix, de son mari. Elle ne s’en est jamais dissociée. À savoir les écarts graves hérités de la période Namphy-Manigat.
Notre compréhension
Manigat possède un niveau de formation professionnelle qui lui prêterait un savoir faire sur mesure pour des besoins républicains contemporains. Mais elle n’ira pas plus loin toute seule.
Martelly pourrait tout aussi jouer bon acteur qu’il se démontre d’ailleurs et, mimer le meilleur des présidents de ce monde. Mais il lui faudrait une équipe d’experts dans son cabinet.
Notre appréciation
Martelly possède la jeunesse dynamique, mais le fardeau d’un budget caché de la Première dame.
Manigat présente une maturité intellectuelle plus sobre, sans garantie de santé robuste. Mais, sans le fardeau du budget caché d’une première dame.
Un budget caché qui n’est pas dans nos cordes.
Martelly n’offre pas une garantie certaine en vertu de l’article 7 qui interdit formellement le culte de la personnalité. Son comportement lors du récent débat présidentiel, propose de préférence un risque de dérapage, alors que nous connaissons les conséquences.
Manigat représente l’obligation de résultats à court terme puisqu’elle ne pourra plus se représenter pour se récupérer. Ce qui nous met plus en confiance.
Cependant, la République veut grandir et forger sa Nation solidaire d’un bout à l’autre du pays, il nous faut réviser notre conscience constitutionnelle comme la réparation des torts causés par les articles 11, 13, 15, sur la nationalité haïtienne.
Nous devons regarder notre passé et réparer les torts causés à la majorité des citoyens. Les femmes ont été pénalisées dans leurs droits, dès la fondation d’Haïti. L’article 9 de la Constitution Impériale de 1805 dit et nous citons : « Nul n’est digne d’être Haïtien, s’il n’est bon père, bon fils, bon époux, et surtout bon soldat ». La femme n’existait pas en droits fondamentaux de la personne humaine. Pour un pays qui a rejeté la déshumanisation par l’esclavage. C’est tout de même curieux quand on constat l’intelligence des articles 11 et 23, qui réclament d’une part à tout citoyen de posséder un art mécanique, pour les besoins du pays nous en déduisons et, d’autre part, que la couronne est élective et non héréditaire, soit un appel tellement démocratique pour l’époque.
Nous comprenons par là une récidive en 1849. Les articles 108 et 138 prononcent : « l’exclusion perpétuelles des femmes et de leur descendance de la dignité impériale héréditaire et de la régence ».
Les conséquences sont encore plus graves en 1879. Toute femme haïtienne qui épousait un étranger perdait sa nationalité haïtienne.
Effet de causalité, 208 ans après la fondation d’Haïti, jamais notre République n’a élu une femme à la tête de l’exécutif, tandis que nos origines africaines confirment des sociétés matriarcales.
Nous avons besoin de nous confirmer cette capacité. C’est une équité relative en dehors de toute option de faire gagner Manigat aux dépens de Martelly ou, de motiver à faire perdre celui-ci. Non, la République a besoin de tous ses enfants pour fonder la Nation solidaire. Mais, il faut que cette Nation soit érigée avec toutes les forces vitales qu’elle possède. Une femme cette fois-ci, le 20 mars prochain, c’est confirmer d’abord l’égalité des genres réclamée dans la Constitution de 87’’ dans le fondement de la devise de l’article 4 « Liberté, Égalité, Fraternité », en conformité à l’article 19 qui stipule que « l’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction…. ». Mais aussi, l’équité qui faisait défaut depuis 1849 et 1879, inspirée de 1803, 1805… .
Si Haïti se permet cet exercice au féminin cette fois-ci, elle pourra se permettre de traverser un mandat pour résoudre une fois pour toute, tous les problèmes de discrimination envers ses citoyens. Ceux des articles 11, 13, 15, tandis que Clinton étranger, siège sur les comités nationaux les plus stratégiques pour la souveraineté nationale au détriment de l’article premier. Ceux dits Restaveks en particulier, quand la première phrase du préambule garantit les droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, conformément à l’acte d’indépendance. Ceux de la paysannerie en urgence, en relation avec l’article 4 dont la devise est : « Liberté, Égalité, Fraternité ». La Nation solidaire c’est ça d’abord et avant tout. Car, celui qui ignore son passé ne pourra jamais s’épanouir.
De toute façon, loin d’être perdant, Martelly garderait la présidence du Compas. Le pays gagnerait ainsi. DocHaïti/16-03-2011
l’original de cet article se trouve aux archives de Réseau HEM Int., à : http://www.reseauhem-archives.xyz/dochait_20_mars_une%20republique_pour_une_nation.htm