Le cinéma ou l’histoire mais quelqu’un raconte : « Je suis comédienne et tout a commencé quand j’ai éprouvé le puissant désir de monter une pièce de théâtre qui racontait une histoire d’ici et qui impliquait des Québécois de nouvelle souche. C’est ainsi qu’est né Les Mains noires et de fil en aiguille, la pièce de théâtre est devenue un film. (…) Je suis contente qu’une histoire locale résonne avec des festivaliers de partout». Vous devinez le reste.
Le cinéma comme moyen de culture comme le disait Jacques Hilaire dans sa chronique préférée, nous mène-t-il vers une histoire renouvelée, une histoire dynamique ou, vers une histoire cachée que l’on aimerait dévoiler ? Tetchena Bellange y toucherait d’une façon ou d’une autre dans notre culture. C’est le rendez-vous avec la curiosité des archives découvertes. Mais, quand il s’agit de fiction, le défi devient beaucoup plus important dans le domaine de la fantaisie. Le box office classe et déclasse même les plus éprouvés. La question se pose donc différemment dans le présent docu-fiction : qui de la fiction ou du documentaire, est venu en grand renfort supporter l’autre ?
Les Mains noires – Procès de l’esclave incendiaire réalisé par Tetchena Bellange, raconte l’histoire vraie d’une esclave noire, Angélique, condamnée à mort pour avoir été accusée. Elle aurait incendié Montréal en 1734. Le film dit le communiqué de presse, est en compétition dans la catégorie « Films de la diaspora », aux côtés de géants comme Raoul Peck au FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), le plus important rendez-vous de cinéma du continent.
Les Mains noires est le seul film québécois sélectionné cette année pour cet événement cinématographique qui débute le 26 février prochain à Ouagadougou.
Tetchena Bellange est encore étonnée du destin de son film, qui a jusqu’à présent été sélectionné dans neuf festivals à travers le monde (Montréal, New York, Victoria, Miami, Cannes, …). C’est Tetchena elle-même qui campe le rôle d’Angélique, entourée de six autres comédiens. «Les Mains noires» est son premier moyen-métrage et ce docu-fiction mêle théâtre et documentaire.
Cependant, si, la version abrégée du film sera diffusée en primeur aux Grands Reportages à RDI, dans le cadre du mois de l’histoire des Noirs, l’Afrique connaîtrait mieux RFI.
Quelle image Ouagadougou retiendra-t-elle de « Les Mains noirs », avec deux ans de recul du dernier festival de la région ? Tel serait le regard du cinéma africain sur celui du Québec. Ciné/18-02-2011