Haïti de Wyclef Jean à Martelly un Fauteuil Pour Deux

HAÏTI DE WYCLEF JEAN A MARTELLY UN FAUTEUIL POUR DEUX par Dan Albertini

Le CEP est-il à la hauteur du défi ? Telle est la question intelligente formulée car la mise en situation n’offre guère de résonance dans le passé, un passé qui pourrait techniquement aider. L’arithmétique constitutionnelle proposait d’aligner les exilés ou de perdre en légalité. Mais une information AFP suggère que le CEP ait consulté le président de l’exécutif sur le dossier d’un candidat très influent. Peu après, celui-ci est écarté de la course. Le pire, c’est que la présidence est en jeu alors que celle-ci ne peut être prise en exemple. Le Constitutionnel s’écarta pour le Politique. L’arithmétique politique semble offrir depuis, un fauteuil pour deux avec Michel Joseph Martelly.

Michel Martelly. Il se disait Président du Compas, Il se veut désormais Président de la République. Si le slogan du candidat reflète la réalité, le No. 8 frappera avec la force du taureau, sur 9 départements géographiques. Repons peyisan se dit prêt à affronter le 1er département, la République de Port-au-Prince de l’Ouest. Michel Joseph Martelly le candidat, hissera-t-il le bicolore le 7 février 2011, et, où ? Port-au-Prince a perdu son palais.

Le pays. Les besoins sont prioritaires. Education, civisme, économie, répartition, communication, solidarité, etc. Mais l’urgence est aux élections pour cause de fin de mandat, d’où des candidats. Les Candidatures se rapportent mais la loi électorale est affaiblie par une institution qui mendie ses ressources à l’étranger. Un premier aspirant, Wyclef Jean est écarté, c’est un artiste, son confrère passe. Si la conjoncture le permet, ce sera un fauteuil pour deux. C’est en ce sens que nous posons la question ainsi : Myrlande Manigat pour un gain politique, est-ce trop tard ? Drôle de question !

La confiance n’est pas au beau fixe pour un CEP sans outil, déjà Facebook dévoilait ses faiblesses. Bien que la prudence propose une retenue avant les premiers résultats du CEP, des constats me portaient à croire à un creuset souterrain5 car la situation n’a rien d’ordinaire. Les élections de novembre prochain offriront le même scénario, Facebook publiera graduellement, avant le CEP et, l’opération pourra se faire en toute liberté, en toute légalité, à partir de l’autre côté de la frontière, même si les connexions étaient censurées en Haïti. La complexité est telle que certaines opérations vitales haïtiennes seraient bloquées simultanément. Le pays ne maitrise pas ses communications et, le peu qui se passe fonctionnerait dans la délinquance institutionnelle. L’ITU aurait prêté des équipements à Haïti, après le 12 janvier dernier, sans espoir de les récupérer.

L’UIT a déployé 40 terminaux satellitaires pour venir en aide. Soixante unités supplémentaires avec fonctions large bande ont été envoyées quelques jours plus tard avec une équipe d’experts pour aider à rétablir les réseaux de télécommunication. L’UIT et ses partenaires ont également installé une station de base transportable Qualcomm – réseau mobile complet à haut débit pour communications sans fil. D’autres terminaux satellitaires montés sur des véhicules motorisés ont été installés et mis en service par la suite pour effectuer des communications en cours de déplacement.

L’urgence des besoins dépasserait le souci et la volonté de rendre. Le CEP ne trouvera en ce sens de soulagement auprès des de l’organe des communications. Car, une curieuse attitude défie la raison dans ce pays. Le principal responsable de l’organe des communications aurait confisqué le matériel qui devrait servir aussi dans un autre pays membre de l’union, après une autre catastrophe. Rien ne fonctionne donc dans les standards, respectant les règles. Ce qui a naturellement provoqué, tant d’exaspération, d’où la candidature de Wyclef Jean, un enfant des arts, comme celle de Michel Martelly, un enfant du groupe 184. Si Martelly passe, ce sera un fauteuil pour deux.

Les faiblesses de la loi électorale

Elles résident dans l’illégalité du cadre de ce CEP qui ne peut, après tout ce temps, jouer dans le provisoire. Pourquoi cette faille tandis que les axes de la présidence se sont multipliés pour entraver les outils, le pays. Comment définir nos besoins de stabilité ?

Pensons d’abord qu’il y a là, une nouvelle arithmétique politique sur le terrain. Tous les acteurs présents offrent des zones d’ombres. Ombres sur leur passé, on parle de doutes, ombres sur leur capacité, on parle de parcours. Des enfants de Duvalier, des enfants de Lavalas, des enfants de la religion, des enfants du showbiz, un enfant de la politique, bref des enfants de l’incertitude. La réalité ne propose pas un profil de gagnant, d’autant plus que dimanche est dans 2 jours.

Michel Martelly Il se disait Président du Compas Il se veut Président du pays

Alors, qu’est-ce qui peut outiller le CEP quand des contentieux constitutionnels obstruent la voie, mêlés à des fractures considérables dans les communications, tel que décrit plus haut. Une simple erreur sera fatale à la paix, donc à la tenue d’élections réglementaires. Le drame c’est que le Président sortant doit partir pour permettre au pays d’avancer après 5 ans de recul. Et, la primature a démissionné depuis le 12 janvier.

Comme première question la nôtre serait ainsi formulée : pourquoi Wyclef a mis en doute le statut du français en Haïti : est-ce un indice de ce creuset5 souterrain ou simplement un rejet personnel ?

La question est pertinente car, ce n’est pas sans raison que la Bourse de New York l’aurait invité à ouvrir la session, peu de jour avant sa déclaration de candidature officielle. Ce n’est pas sans raison que Bush débarque en Haïti pour proposer quelques 600 000 dollars d’aide aux manguiers. Ce n’est pas sans raison que Bellerive soit resté en réserve, ne se présentant pas lui-même, alors que proche de Clinton dans la commission. Ne tombons pas dans l’éternel piège de ‘’l’homme des Américains’’ comme à la Bazin, mais toutes les puissances économiques sont sur le terrain car Haïti constitue un très vaste chantier comme nulle part ailleurs, avec un indice particulier. Les notes de la Banque Mondiale sur les capacités financières des Haïtiens de l’extérieur. Le Canada à lui seul, avec le FOCAL-ACDI, définissait son mode d’influence en 2005.

Je n’irai pas plus loin avec Mirlande Mannigat, mais le passé de son parti n’offre guère de garantie politique. La question pour elle serait : comment atteindre réellement toute la population, sensibiliser, et ensuite gagner. La disponibilité de l’électorat ne lui est pas acquise. Les efforts nécessaires à une ascension sont-elles dans ses cordes ? Le lancement officiel de la campagne devait être pour elle sera en ce sens, une piste révélatrice sur les axes de communication.

L’axe caché. La clientèle Duvaliériste peut-elle soutenir réellement Axan Abellard, un ingénieur, fils de Charles Alexandre Abellard ? La clientèle Lavalas est-elle plus importante en vertu de ses dernières expériences avec Préval, pour tirer profit d’un grand  rassemblement quand l’image d’Aristide constitue un empêchement ? Il ne faut pas oublier que Lavalas en ce sens signifierait logiquement à une remise du pouvoir à Aristide qui est encore dans l’esprit de la récupération.

Il y a aussi le risque de manipulations électorales. Si personne ne peut garantir un bon déroulement du scrutin, on retourne encore à l’axe CEP, tandis que n’importe qui peut causer des torts irréparables en cette période fragile post catastrophe.

Petite parenthèse importante, tous les scénarios catastrophiques rentrent dans le cadre d’une occupation étrangère par la voie de l’imposition d’une période transitoire incertaine. Il n’y a donc pas d’inquiétudes pour les Nations Unies, ce serait le calque des années Latortue, donc un canevas disponible avec Bellerive cette fois-ci.

Comment comprendre les candidats, le CEP, les électeurs et le citoyen ?

Michel Joseph Martelly le candidat hissera-t-il le bicolore le 7 février 2011

La référence la plus facile à analyser c’est le comportement des candidats sur facebook. Si la tendance de l’électorat devrait être fidèle à ce qui se passe sur Facebook, puisque la plupart des candidats déclarés y sont longtemps avant d’être autorisés, on imagine facilement l’arrivée prochaine des autres. Si de plus, dimanche est favorable à Wyclef Jean, ce sera le bulletin de vote qui comptera sur un terrain que ce candidat a eu l’avantage de parcourir aux frais de la République et à l’ombre de sa popularité dans le showbiz et le transférer à Martelly. Il y a tout lieu de le croire sérieux dans ses ambitions et dans ses garanties, car, comme Préval, il a inscrit un autre parti politique.

Je veux donc dire que : nonobstant le verdict du CEP, Wyclef était de loin le plus influent des candidats déclarés. La réponse se trouverait en partie chez Bellerive aussi : aurait-il été prêt à travailler avec Wyclef président ou, avec Martelly président ? S’il ne répond pas non catégoriquement, c’est un indice très révélateur de ce qui se prépare sur le terrain. Il faut tout de même attendre le verdict pour Martelly.

Cependant, en révisant le contenu du livre publié, trop d’éléments coïncident avec l’arrivée des deux musiciens, encore plus de Wyclef, quand je disais : Haïti la nation a besoin de stars, et, d’une autre voie politique, d’un autre canevas. En diplomatie, le livre été encore plus loin en le citant comme l’un des meilleurs ambassadeurs du pays à l’étranger. C’est tout de même curieux. Un commentateur a tout simplement souligné que ce serait 5 ans pour essayer autre chose, comme prix à payer.

Les injustices viscérales de nos constitutionnalistes improvisés

La Constitution initiale de la République enlevait la citoyenneté à toute femme haïtienne qui épousait un étranger, soit un Blanc, par un réflexe révolutionnaire adapté à la réalité du Code noir de l’époque. Mais c’est un réflexe maladif que nous avons conservé et qui ne se justifie pas. C’est de là l’éviction du citoyen Wyclef Jean. La légitimité de la candidature de Martelly se comprendrait là aussi, par exaspération.

Cette esquisse ne propose pas ce candidat mais constate des éléments révélateurs. La question pertinente pour ceux qui s’affichent comme hauts fonctionnaires ou de l’intelligence du pays, ce serait : comment gérer ce carrefour politique, au profit du pays, puisqu’ils ne sont pas de la politique.

C’est un pensez-y bien comme on dit au Québec. DocHaït/09-09*2710-26-11-10


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