Quand donc les élus municipaux prendront-ils position pour le français ? opinion par André Kahlé
Le Québec est le dernier foyer national du français au Canada. Partout ailleurs, l’anglais s’impose naturellement. Les Canadiens ont refusé le bilinguisme de Trudeau. Seuls les Québécois, les Acadiens, les Franco-manitobains et les Franco-ontariens ont pris ce fardeau sur leurs épaules.
Mais ce fardeau a un prix, il nous mène à l’anglicisation lente mais inexorable de notre société.
Nos élus municipaux croient faire preuve d’ouverture en pratiquant un bilinguisme constant et surtout, en ne protégeant pas l’espace public contre l’invasion des noms d’entreprises à consonance anglaise. Ils ne sont pas conscients de leur devoir de faire connaître nos règles à ces nouvelles entreprises. De plus, un journal municipal bilingue, sans aucune prédominance du français, lance un bien mauvais signal.
Il serait pourtant facile à nos dirigeants et fonctionnaires municipaux, à qui toutes ces entreprises doivent s’adresser pour obtenir un permis d’affaires, de suggérer que leur nom commercial et l’affichage se fasse en français. On peut expliquer les nombreux avantages de l’affichage français pour le nouveau commerçant, comme un meilleur sentiment d’appartenance à leur nouvelle communauté, et surtout le fait que la majorité des clients est justement francophone.
Il n’y aurait besoin d’aucune coercition : quand les entreprises étrangères qui s’installent au Québec se rendent compte que le français y est primordial, elles acceptent volontiers de s’y plier, puisque ce sont les affaires qui l’exigent et que la plupart reconnaissent que le client a toujours raison. C’est ainsi que nombre d’entreprises étrangères ont adopté, au Québec, un nom commercial en français pour être mieux perçues.
Si on laisse les Urban Planet, Bob’s Golf, Home Depot, Future Shop, Montain… et autres s’établir ici sans leur demander de changer ces noms, notre espace visuel commercial aura bientôt perdu son visage français et son attrait culturel pour ceux qui viennent nous visiter.
Il est temps que nous abandonnions notre servilité à l’égard de l’anglais. Connaître plusieurs langues est un atout pour chaque individu, bien sûr. Mais quand on renonce à imposer notre propre langue sur le seul territoire où il reste une chance de la parler, nous pavons la voie à notre propre disparition.
J’invite donc nos élus municipaux à adopter des mesures qui favorisent le français comme langue commune de communication et de commerce sur notre territoire. Le bilinguisme systématique qui est actuellement proposé fait croire aux nouveaux Québécois que l’anglais suffit et qu’il n’est donc pas nécessaire de faire un effort additionnel pour apprendre le français. Je crois que c’est un bien mauvais service à leur rendre puisque cela retardera leur intégration réussie à notre société. Soc/28-11-09