HAÏTI SALAIRE MINIMUM UN FAUX DÉBAT MERCI par Harry Métellus Conseiller en relations industrielles Montréal, Canada – Ou Absence de politique de création d’emplois…
Depuis quelques temps, le débat sur le salaire minimum à 200 gourdes fait des vagues. Certains parlent d’un salaire juste qui répond à la réalité socio-économique des ouvriers du pays qui vivent avec des salaires de misère alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. D’autres évoquent la difficulté des entreprises du secteur de la sous-traitance à rester concurrentielle. Au-delà de ces deux points de vue justifiables. Nous pouvons nous interroger sur le rôle du gouvernement. En effet, depuis quelques années, malgré les gouvernements successifs, on assiste à une absence totale de politique de création d’emplois capables de créer de la richesses mais aussi de créer et de maintenir des emplois viables à même de façonner la vie économique du pays.
Les bases d’une politique de création d’emplois. Une véritable politique de création d’emplois doit mettre l’accent sur quatre points :
- Un système d’éducation et de formation axée sur les besoins du pays en matière de développement économique et industriel.
- La présence d’infrastructures adéquates pour faciliter l’implantation de nouvelles entreprises.
- Un système de gouvernance stable exempt de blocage systémique de bureaucrates corrompus.
- Une stratégie claire et proactive pour trouver des investisseurs.
Qu’en est-il d’Haïti ?
Les gouvernements depuis le gouvernement de Jean-Claude Duvalier axent leurs politiques et leurs actions sur l’aide internationale et les ONG véritables industries de sous-développement de la pauvreté. En effet, ces deux instruments ne font qu’endetter Haïti et créer une dépendance face aux autres pays, voir même une relation parasitaire.
Cette vision gouvernementale ou étatique au fil des temps n’a fait qu’accentuer notre déclin en tant que société et notre incapacité de nous prendre main. En effet nous réunissons aujourd’hui des éléments contraires à toute politique de création d’emplois.
Nous pouvons dire sans hésiter que nous faisons face à :
Absence de politique en matière éducationnelle et de formation de la main d’œuvre
Nous formons des gens médiocres sans savoir pourquoi, comment et ou nous allons les utiliser. Nous perdons confiance en notre capacité de former des jeunes pour demain, nous faisons appel à des « écoles étrangères » qui opèrent sur le territoire nationale sans de contenu national avec en toile de fond l’enseignement de l’histoire de la France, de États-Unis d’Amérique etc., avec pour conséquence de faire de nous et de nos enfants des gens de plus en plus colonisés, esclaves et exécutants de l’occident. Pas de système de contrôle des institutions et des acteurs chargés d’éduquer et de former les cadres et ouvriers de demain. Bref, N’importe qui peut s’improviser éducateur et fournir n’importe quel diplôme.
Des infrastructures défaillantes
Réseaux routiers et Système électrique, hydraulique et téléphonique désuets avec ces lots de misère pour la population et une hausse des coûts pour les entreprises qui doivent agir en héros pour trouver des sources d’énergies alternatives pour fonctionner.
Système sanitaire catastrophique qui entraine des couts élevés au niveau de la santé et une productivité faible.
Un système de gouvernance archaïque et corrompu
Au niveau de la gouvernance, un système étatique et corrompue, lourd au niveau de fonctionnement qui décourage quiconque veut investir dans ce pays. En effet, alors qu’au Canada, on peut enregistrer une compagnie en 24 heures, en Haïti, il faut un délai de près de six mois pour le même acte. Sans compter les caprices des fonctionnaires pour soutirer des pots de vins.
D. Une absence de stratégies du gouvernement en matière d’investissement
Pour développer des niches d’investissements et aller chercher des investisseurs étrangers et de la diaspora. Pour faire de l’agriculture un véritable levier de l’économie Haïtienne.
Le gouvernement et l’ADIH se basent sur la loi Hope du congrès américain pour espérer avoir des milliers d’investisseurs. Or, depuis le vote de cette loi, malgré le code d’investissement avantageux d’Haïti, combien d’investisseurs ont choisi Haïti ? Pendant ce temps, le Costa-Rica et d’autres pays d’Amérique du sud continue à attirer des investisseurs.
À toutes ces faiblesses s’ajoutent l’insécurité qui crée un climat psychologique négative pour tout investisseur qui veut investir et faire affaire avec Haïti.
Conclusion
Donc pour nous, il faut que les politiciens de notre pays ainsi que les patrons se mettent ensemble pour élaborer une politique véritable capable de créer de nouveaux emplois, de nouvelles richesses et propulser le pays sur les rails du développement. Donc, pour moi, les raisons évoquées pour augmenter ou ne pas augmenter le salaire minimum, la question est mal posée.
Mesdames et messieurs les politiciens et patrons, Faites donc vos devoirs. DocHaiti/19-07-09
http://reseauhem-archives.xyz/dochait_salaire_minimum_un_faux_debat.htm