Opinion Denis Beaulé, Montréal. Combattre le feu par le feu.– Voilà que la société civile haïtienne demanderait aux acteurs internationaux «d’assumer leurs responsabilités» [sic] envers le peuple haïtien, en daignant réclamer eux aussi la démission du président Jean-Bertrand Aristide. Semblerait en conséquence en voie d’être rejeté de nouveau lundi par les regroupements d’opposition l’ultime plan de sortie de crise suggéré par certains desdits acteurs internationaux les plus impliqués, prévoyant entre autres la formation d’un gouvernement indépendant et la nomination d’un premier ministre neutre en qui aurait confiance chacune des parties en conflit.
Aucun observateur lucide et objectif ne niera que la performance du président s’avère à maints égards décevants (pour employer un euphémisme). Cependant, dans ce cas-ci, il ne s’agit pas d’un Duvalier ou d’un Hussein assis sur le trône à vie, mais bien de quelqu’un qui devra quitter d’ici deux ans. En serait-on donc à une semaine près? Chose certaine, comme tout renversement du pouvoir par la force risquerait d’occasionner des centaines (sinon des milliers) de décès additionnels, le cas échéant il incomberait à ceux ayant lancé l’assaut de démontrer que le choix de ce type d’action s’avérait moins périlleux, moins préjudiciable et plus profitable à la multitude que tout autre. Parions qu’on ne saurait y parvenir, ni a priori ni a posteriori. 22-02-04
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