DURBAN – L’ESCLAVAGE comme crime contre l’humanité – L’approche du deux-centième anniversaire de l’indépendance de la république d’Haïti n’est pas sans rappeler un rendez-vous passé. Des faits qui sont la honte de notre civilisation, un espace historique que nul n’a le droit d’oublier. Une douleur qui détruit encore aujourd’hui la personnalité de ceux qui en ont souffert. Sans vouloir écarter ce qui se fait encore aujourd’hui, ni, oh combien d’autres qui en ont souffert mais nous nous retarderons aux Haïtiens pour cette fois-ci. Pas parce qu’ils étaient plus maltraités que les autres mais parce que aujourd’hui encore, les séquelles de cette période passée, de ce déracinement, de ce crime immonde les empêchent de vivre décemment. Et, cela comme conséquence est intolérable. Nul ne peut s’inscrire en faux contre les réparations.
La France à elle seule porte une lourde responsabilité dont la preuve est un fardeau qui l’accuse encore aujourd’hui. Si en partie, elle s’était alliée pour se libérer du poids nazis, combien de noms encore vivants dans la mémoire collective avaient contribué à soutenir le nazisme. Le doute planait même sur certains de ses chefs d’état maintenant décédés. Si la France s’affiche depuis quelques temps dans l’ordre des pays amis d’Haïti, aucun de ses pro-nazis ou anti-nazis n’ont tenté de réparer cette affreuse injustice faite aux Haïtiens. Au contraire, le prix de l’indépendance se paie encore aujourd’hui. Il s’est traduit en catastrophe économique et sociale. Pourtant le Haïtiens partagent le monde de la francophonie, celui des Nations Unies, des relations diplomatiques avec eux. De plus, les Haïtiens sont de grands consommateurs de produits français. Mais la France se glorifie encore des vestiges de ceux qui ont enterré Haïti sous des tonnes de poussières historiques. Mais aujourd’hui, il faudra réparer, passer à la caisse.
On peut comprendre facilement le manque d’intérêts des pays comme l’Angleterre, l’Espagne, les USA qui se prétendent champions en droits humains etc. , ils sont tous d’origine esclavagiste. Ce sont tous les mêmes et, un jour, ils devront en rendre compte devant le tribunal de l’histoire. Cependant, nous comprenons mal l’attitude passive des Juifs qui comme nous, ont été victimes de toutes sortes d’atrocités et qui, surtout réclament eux-mêmes la mémoire et le soutient de toutes nations face à ce qui leur était arrivé. À Durban en Afrique du Sud et récemment à la Barbade, personne n’a parlé d’un appui tacite ou ressenti la solidarité des Juifs en faveur des revendications des Noirs. C’est un silence qui fait appel à de sérieuses interrogations
Personne ne peut être neutre. Quand on observe l’ampleur du désespoir des Haïtiens sur les côtes de la Floride, on se demande où se cachent les pays amis d’Haïti! Certes, nous avons des problèmes internes à régler mais cela ne peut servir d’excuse à l’étranglement que subit Haïti, ce, depuis la déclaration de son indépendance en 1804. Le Canada qui, de part ses prises de position à l’intérieur du G8 serait-il le seul à anticiper timidement, un processus de réparation?
Aujourd’hui, plus personne ne doit rester indifférent, c’est une attitude qui rend complice. On se doit de la dénoncer! (19 janvier 2003)
À gauche, Jack Jedwab de la communauté juive de Montréal, spécialiste en études canadiennes, il reconnaissait après Durban que la reconnaissance était un premier pas dans la bonne direction. Mais depuis lors, rien de plus –
archives : http://reseauhem-archives.xyz/int_durban.htm